Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres
Exposition personnelle à la GALERIE MICHEL JOURNIAC, du 9.11 au 9.12 2022, Paris.
A pure spirit grows beneath the bark of stones
Solo show at GALERIE MICHEL JOURNIAC, from 9.11 to 9.12 2022, Paris.
Vues de l’exposition Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres / GALERIE MICHEL JOURNIAC, Paris.
Français
Conçue pour la Galerie Michel Journiac, l’exposition Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres présente des œuvres photographiques de l’artiste française Amélie Labourdette, résultat de ses recherches au sein du New York State Museum à Albany NY. L’exploration détaillée de la Collection de Paléobotanique a permis à Amélie Labourdette la saisie photographique de vestiges fossiles des plus anciennes forêts sur Terre trouvés à Gilboa et à Cairo datant du Dévonien Moyen (385 millions d’années). Conjointement à cette exploration, la recherche de l’artiste s'est enrichie d'un travail photographique réalisé au cœur de plusieurs forêts contemporaines en France et aux États-Unis.
Premier volet de son projet plus vaste intitulé Ghosts & Monsters, cette exposition cherche à développer des récits alternatifs en nous indiquant des voies futures d’éco-collaborations avec notre biosphère. À l'image du vers éponyme du poème de Gérard de Nerval, Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres célèbre un pluralisme ontologique dans son effort pour reconnaître une forme de sensibilité et de subjectivité aux entités naturelles non humaines, ici les forêts.
L’exposition s’articule autour de la mise en écho de deux corpus d’images, chacune étant la matérialisation photographique d’une temporalité plus qu’humaine – l’une témoignant de la mémoire ancestrale des forêts originelles du Dévonien, l’autre révélant le spectre vibrant de forêts contemporaines – chacune se réverbérant dans l’autre. L’espace d'exposition est alors pensé comme le corps mémoriel et vibrant – en couches subtiles entrelacées – de la forêt.
En poursuivant le désir de conférer une présence sensible aux entités des forêts primordiales de Gilboa et de Cairo, ainsi qu'aux entités de nos forêts contemporaines, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres cherche à leur donner « corps », mais également à les investir de « voix » et de « récits ». Dans cette optique, Amélie Labourdette combine à la photographie au sein de cette exposition l’écriture et le son en invitant quatre autres artistes à collaborer.
Maïtéa Miquelajauregui présente son projet sonore MOHO dont l'intention est de nous faire appréhender l’entité Terre, en nous faisant ressentir les activités sismiques de notre planète qui, pareilles à des pouls, remplissent l’espace d’exposition d’un spectre de sensations sonores et physiques.
Traducteurs des voix des forêts, les deux auteurs Elodie Issartel et Camille de Toledo deviennent les intercesseurs de ces entités.
« Nos élans sont les flèches de votre avenir » mis en poème par Elodie Issartel et mis en voix par Marie-Bénédicte Cazeneuve convie les spectres des forêts primordiales de Gilboa et Cairo. Leur témoignage nous rappelle que le monde au sein duquel nous vivons n'aurait pu exister sans leur présence.
En outre, « le discours des forêts européennes devant les Nations unies en 2024 » de Camille de Toledo déploie un récit, celui d’un « soulèvement légal de la Terre », en convoquant les voix des forêts contemporaines.
Dans l’esprit du gesamtkunstwerk, l’exposition forme un écosystème de corps et de voix, elle s’inscrit dans le sillon des recherches actuelles concernant la Jurisprudence de la Terre pour laquelle il est question d'étendre le politique au niveau du Cosmos-Politique, de prendre en compte les non-humains comme Sujets de droits dans un « parlement élargi ».
English
Conceived for the Galerie Michel Journiac, the exhibition Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres presents photographic works by French artist Amélie Labourdette, the result of her research at the New York State Museum in Albany NY. Amélie Labourdette's detailed exploration of the Paleobotany Collection enabled her to photograph the fossil remains of the oldest forests on Earth found in Gilboa and Cairo, dating from the Middle Devonian (385 million years ago). Alongside this exploration, the artist's research has been enriched by photographic work carried out in the heart of several contemporary forests in France and the United States.
As the first part of a wider project entitled Ghosts & Monsters, this exhibition seeks to develop alternative narratives, pointing the way to future eco-collaborations with our biosphere. Like the eponymous line from Gérard de Nerval's poem, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres celebrates an ontological pluralism in its effort to recognise a form of sensitivity and subjectivity in non-human natural entities, in this case forests.
At the heart of the exhibition is the echoing of two bodies of images, each the photographic embodiment of a more-than-human temporality - one bearing witness to the ancestral memory of the original Devonian forests, the other revealing the vibrant spectrum of contemporary forests - each reverberating in the other. The exhibition space is thus conceived as the memorial and vibrating body - in subtle interwoven layers - of the forest.
Pursuing the desire to give a sensitive presence to the entities of the primordial forests of Gilboa and Cairo, as well as to the entities of our contemporary forests, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres seeks to give them 'body', but also to invest them with 'voices' and 'narratives'. With this in mind, Amélie Labourdette combines photography with writing and sound in this exhibition, inviting four other artists to collaborate.
Maïtéa Miquelajauregui presents her MOHO sound project, the aim of which is to give us an understanding of the Earth as an entity, by letting us feel the seismic activities of our planet which, like pulses, fill the exhibition space with a spectrum of sound and physical sensations.
Translators of the voices of the forests, the two authors Elodie Issartel and Camille de Toledo become the intercessors of these entities.
« Nos élans sont les flèches de votre avenir » ("Our impulses are the arrows of your future"), a poem by Elodie Issartel and a voice by Marie-Bénédicte Cazeneuve, invites the spectres of the primordial forests of Gilboa and Cairo. Their testimony reminds us that the world we live in could not have existed without their presence.
In addition, Camille de Toledo's "European Forests' Address to the United Nations in 2024" unfolds a narrative, that of a "legal uprising of the Earth", by summoning the voices of contemporary forests.
In the spirit of the gesamtkunstwerk, the exhibition forms an ecosystem of bodies and voices, in keeping with current research into the Jurisprudence of the Earth, which is concerned with extending politics to the level of the Cosmos-Political, and taking non-humans into account as subjects of rights in an "enlarged parliament".
« Nos élans sont les flèches de votre avenir » mis en poème par Elodie Issartel et mis en voix par Marie-Bénédicte Cazeneuve convie les spectres des forêts primordiales de Gilboa et Cairo, leur témoignage nous rappelant comment elles ont changé le visage de la Terre et comment le monde au sein duquel nous vivons, n'aurait pu exister sans leur présence.
PDF: Texte Elodie Issartel, Nos élans sont les flèches de votre avenir, 2022.
Vues de l’exposition Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres / GALERIE MICHEL JOURNIAC, Paris.